

J’ai toujours eu des rêves plein la tête. Des gros. Des qui prennent de la place.
Je cours avec depuis des années. Aussi loin que je me souvienne j'avais 7 ans quand j'ai commencé à me voir participer et gagner les jeux olympiques. J'étais une gymnaste en herbe, j'avais du talent et j'ai rêvé d'une vie extra ordinaire, d'une vie inspirante.




J’ai cette énergie en moi, cette envie d’aller plus loin, de ne jamais stagner. Une fois que j’ai atteint un objectif, je pense déjà au suivant.
Et vous savez quoi ? Pendant longtemps, je ne m’en rendais même pas compte.
Je franchissais des caps, j’avançais, je progressais — mais je ne prenais pas le temps de réaliser.
C’était toujours : "OK, c’est fait, et maintenant quoi ?"
Comme si chaque victoire n’était qu’un petit tremplin vers la suite.
Et jamais une vraie victoire à savourer.
Et ça, je l’ai vécu dans tout :
Dans le sport, dans mes projets, dans ma vie perso, dans mon rôle de maman, de coach, de combattante…
J’ai cette espèce de feu intérieur qui me pousse à vouloir mieux, plus, plus loin. Et franchement, c’est ce qui m’a permis de construire une vie qui me ressemble.
Une vie pleine de défis, de dépassement, de chutes, de rebonds, de réussites.
Et surtout, une vie où je me sens vivante.
Mais il y a un revers à ça : à force de vouloir toujours avancer, je ne prenais pas le temps de regarder tout ce que j’avais déjà construit.
Je ne célébrais rien.
Pas parce que je n’étais pas fière. Mais parce que j’étais déjà ailleurs, dans la prochaine étape.
Et à force, ça devient un peu dur de mesurer sa propre évolution.
Un jour, je me suis posée et je me suis dit :
"Ok, t’as accompli des choses de ouf, mais t’as même pas pris cinq minutes pour te dire bravo."
Alors j’ai décidé de bosser là-dessus.
De pas juste courir, mais de prendre le temps de regarder le paysage.
De voir le chemin parcouru, d’admirer les évolutions. D’être fière.
Pas pour m’en vanter.
Mais pour renforcer cette base intérieure. Me rappeler que je suis solide. Que je suis capable.
Et en même temps, je veux pas tomber dans l’autre extrême.
Je veux pas me reposer sur mes acquis.
Ce que je cherche, c’est un équilibre : apprécier là où j’en suis, sans jamais arrêter de grandir.
Parce que c’est ça, la vérité : je veux continuer à évoluer.
À m’améliorer, pas juste comme athlète ou entrepreneure, mais comme personne.
Je veux inspirer, transmettre, montrer à mon fils, aux femmes que j’accompagne, que c’est possible de rêver grand — mais aussi de se reconnecter à soi, de célébrer chaque pas, chaque victoire, même discrète.
On peut vouloir plus, tout en étant profondément reconnaissante pour ce qu’on a déjà accompli.
C’est pas l’un ou l’autre.
Aujourd’hui, j’avance toujours avec mes rêves. Mais j’essaie de lever la tête plus souvent.
De souffler. De me dire :
"T’as bien bossé. Et t’as encore de la route. Mais là, maintenant, t’as le droit d’être fière."



