
"L'échec n'est pas une option" … vraiment ?
Qu'est ce que l'échec et comment l'accepter dans la poursuite de nos objectifs ? Je vous donne mon point de vue.
"L'échec n'est pas une option" …
Mais alors, comment vais-je apprendre ?
"Failure is not an option" c'est une phrase que l'on entend beaucoup dans le milieu du sport. Particulièrement sur les réseaux sociaux à vrai dire, car ceux qui s'entrainent savent et ont appris que l'échec fait partit intégrante du processus, et surtout qu'il joue un rôle fondamental dans la progression.
Le réel échec pour moi serait de ne pas essayer. De ne pas me lancer dans ce qui me tient à cœur, d'avoir peur de sortir de mon confort et de me mettre en situation de "danger", et par danger j'entends "me planter", me prendre des murs, des claques. L'échec c'est lorsque des mois ou des années plus tard je me retrouve avec des regrets.
L'échec c'est de finir avec des "et si je m'étais lancé…"
L'échec c'est également de faire continuellement les même choses alors même que le résultat espéré ou la progression ne sont pas au rendez-vous. Faire les choses qu'on a l'habitude de faire parce que on sait le faire et que ca nous rassure de faire ce qu'on sait faire ça n'a qu'un seul intérêt ; faire du bien à son égo, mais on ne peut pas espéré progresser si l'on n'élève pas le niveau de difficulté de nos tâches.
On en revient au même point; avoir peur de faire les changements nécessaires.
Quand quelque chose ne va pas dans le sens qu'on l'espère il faut savoir se remettre en questions, trouver les failles dans notre façon de faire et oser tenter de nouvelles approches. Evidemment quand on fait des choses qu'on a pas l'habitude de faire ou des choses plus difficiles on se retrouve en situation inconfortables, on est mis face à nos difficultés, l'égo n'aime pas être mis dans ces situations mais ce sont des difficultés, si elles sont bien dosées, qui vont permettre la progression qu'on attendait.
Lorsqu'on se lance dans des projets avec des objectifs de plus en plus difficiles et qu'on se donne les moyens d'avancer on est forcément mis, à un moment ou un autre, en situation "d'échec". Et cette fois-ci je parle des "bons échecs". Les défaites par exemple, les ratés, car personne ne peut apprendre et devenir meilleur sans en passer par là. Alors oui, les échecs font partit du processus, ils permettent de comprendre nos erreurs et de les corriger, de se donner une nouvelle base de travail. Les échecs à l'entrainement sont indispensables et l'égo ne doit jamais entré en conflit avec le fait d'échouer.
On s'entraine, on travaille pour que l'échec ne survienne pas en compétition ou dans les moments qui sont important, mais malheureusement, parfois, là aussi on peut vivre la défaite. C'est pour cette raison que dans ces moments, il faut garder en tête que seuls ceux qui ne font rien n'échouent jamais.
J'ai vécu pour ma part des défaites très difficiles à encaisser. Mon dernier échec remonte à l'été 2023 lors du combat pour le titre mondial des poids atomes face à la numéro 1 mondiale Seika Izawa à Tokyo (photo en tête de l'article). Je me suis entrainé dur et sérieusement pour ce combat mais j'ai perdu. J'ai fait une erreur et à ce niveau l'erreur se paye très cher. La défaite est encore plus amère lorsqu'on sait qu'on a donné l'opportunité à l'adversaire de prendre avantage de notre erreur pour gagner. Mais si elle a su faire cela et si j'ai pu faire une si grosse erreur c'est qu'au final, elle a été meilleure que moi. Les heures qui ont suivis ont été très difficiles et remplies de questions du genre "est-ce que je méritais vraiment ma place dans ce combat?" "peut-être que je suis arrivée ici par chance finalement", "est-ce qu'on me redonnera la chance de combattre après cette médiocre performance"... (Quand les émotions prennent le contrôle ça devient vite n'importe quoi là-haut !!!!)
Heureusement après quelques jours de réflexion et de remises en questions, j'ai réussi a me rappeler le contexte dans lequel j'ai "échoué". Par exemple, chaque fois que je combats je prends des challenges de plus en plus difficiles, des adversaires de plus en plus fortes, je combats dans des stadiums plus grands et plus impressionnants, je me met dans des situations de plus en plus complexes. Cette fois-ci j'étais face à une très grosse cliente, le challenge était de taille. De plus, si je me remet en question je réalise que je n'ai pas respecté la stratégie qui avait été mise en place avant le combat. J'ai fait des erreurs techniques qui sont certainement dues à un manque de répétitions à l'entrainement, etc...
A ce moment-là, je comprends que j'ai atteint un niveau de challenge difficile à gagner, alors je repars m'entrainer en faisant les ajustements nécessaires. Et ce sont ces ajustements qui me permettront de progresser et de réessayer là où je suis tombé. N'essayez pas d'augmenter la difficulté du challenge après une défaite, ce serait contre-productif. Reprenez là ou vous êtes tombés, réussissez et continuer de grimper vers vos objectifs.
Et surtout, SURTOUT, ne mettez pas la faute sur d'autres personnes, ne vous trouvez pas d'excuse pour conforter votre égo, ne vous déresponsabilisez pas de ce qui vous est arrivé. Nous sommes seuls responsables de nos erreurs. Et nous sommes les seuls à pouvoir les corriger.
Tant qu'on travaille, qu'on est capable d'accepter les échecs, de réfléchir à ce qui n'a pas fonctionné et de faire les bons ajustements alors on est sur la bonne voie.
Alors allez-y, ne croyez pas ce genre de phrases sur les réseaux sociaux, les gens n'aiment pas parler de leur échecs, c'est pourtant grâce à eux qu'ils ont pu grimper vers leurs objectifs !
Rappelez vous qu'avant de savoir marcher vous vous êtes aussi pris de sacrés chutes !

